mercredi 31 août 2011

solfège

"non bien sûr je t'écoute complètement tu viens de dire que..."
combien de fois la mémoire flash m'a tirée d'affaire... On devrait tous se taper, gamin, des heures de solfège et de dictées musicales tous les samedis après midi alors que tous les autres sont au gouter anniversaire d'untel gamin rien que pour cette fonction magnéto à l'âge adulte...
Enfin ca ne marche pas toujours...



les ophtalmos et les dinos

Je suis hyper myope. Archi myope. Tous les matins en mettant mes mégalunettes pourtant grâce à la technologie méga-affinées, je me dis que dans les temps préhistoriques je n'aurais sûrement pas survécu parce qu'un dinosaure m'aurait dévorée sans que je le visse arriver.
Good morning.

Oh, un accident tout bête. J'ai enlevé mes lunettes dimanche midi après le dessert pour changer de monde un moment au milieu de discussions familiales réchauffantes on va dire, et mon cousin m'a dit dès d'une voix timide, dès que l'occasion s'est présentée, "euh... je crois que tu as un problème de lunettes". J'ai regardé et je m'attendais à ce qu'une branche se fusse dévissée, manque de bol la branche s'était complètement cassée. Normalement ca m'aurait énervée, mais tout bien considéré, ces lunettes ont cinq ans. J'ai fait comme si c'était pas grave, mais quand même, il faut faire attention, on risque de croiser des dinosaures, alors il vaut mieux les voir. Je les déteste, mes lunettes, mais c'est dur d'ivoire blanc clair sans elles. J'ai répondu à mon cousin, "oh j'irai les faire réparer" et l'ensemble de la tablée pourtant d'accord sur rien depuis le début du repas, m'a rétorqué en choeur "oh non change de lunettes". Bon d'accord, I get the message.

Alors je suis allée chez l'ophtalmo. Rien de personnel mais je DETESTE les ophtalmos.
Déjà ils me rappellent pour la deuxième fois de la journée que en temps préhistoriques blablabla.
En plus de ca ils me font penser aux visites médicales scolaires. La hantise de n'y rien voir que du brouillard... quoi tu vois pas ca, c'est impossiblement gros pourtant, c'est pas possible arrête tu es vraiment aussi myope que ca? Au point où j'ai considéré apprendre le fichu truc par coeur pour qu'on me laisse tranquille un peu.
Et puis parfois les ophtalmos posent des questions bizarres: "vous voyez mieux comme ci ou comme ca?" non, aucune différence...
En plus de ca, il faut prendre rendez-vous. Marchander pour avoir un rendez vous bientôt alors que je n'ai pas du tout envie d'y aller, c'est le comble. Une fois que j'y suis, il faut attendre. Longtemps. Parfois avec des gouttes dans les yeux qui font de grandes pupilles. Alors je me dis chouette je vais lire le dernier magazine débile, mais avec les pupilles dilatées comme ca, c'est mission impossible. Alors: il faut attendre.
Ca fait beaucoup de raisons de ne pas y aller.

Mais vraiment la branche scotchée, c'est vraiment pas branché et puis elle se descotche tres exactement n'importe quand. Alors j'y suis allée. Merci à tous les ophtalmos de la terre qui nous permettent d'y voir clair et qui supportent vaillamment les patientes de mauvaise humeur. Faut quand meme arreter d'exagerer. Ce n'est pas si grave que ca d'aller se faire refaire des lunettes.

montgolfières et jardiniers

Quand j'écris c'est impérieux et l'envie d'écrire me poursuit littéralement sans répit jusqu'à l'ordinateur le plus proche et ça passe avant la majorité des événements de la vie quotidienne. Vu de l'extérieur ca peut paraître surprenant.
(Parfois on me demande "qu'est ce qui te prend?"
Non je ne peux pas répondre, ca prendrait trop de temps, laisse moi juste filer à l'ordinateur le plus proche, laisse moi écrire ma passer'aile, et après je serai disponible, mais ne me retiens PAS et SURTOUT ne me demande pas pourquoi et SURTOUT SURTOUT ne te vexe pas, c'est pas le moment. Ca a l'air très simple. Mais je remarque que certains ne perçoivent pas du tout cette simplicité. Ils remarquent l'urgence et profitent de cet instant pour aborder des sujets de fond puis se vexer de l'indisponibilité pour des sujets pourtant de taille, c'est toujours pareil dès qu'on veut te parler, blablabla. Dans ces moments là je rêve d'une télécommande qui met sur pause, juste le temps que j'écrive.)
D'autant plus si le post doit parler d'un moment fugace, éphémère, alors il faut le consigner fissa!! pendant qu'il est frais, et qu'il existe encore un peu, les derniers fils, au moins. Comme une montgolfière avec plein de fils qu'on lâche un par un, avant qu'un autre moment-ballon ne prenne la relève. Et c'est même pas la peine de s'accrocher à un moment qui veut partir, ça ne mène nulle part. Quand il veut partir il est déjà un peu parti, et il aura un goût de fané. Alors c'est avant qu'il faut écrire...
Ca c'est la difficulté pour les instantanés. Mais quand je les ai eus à temps ca me fait sourire de les regarder s'éloigner et d'aller rejoindre un ciel peuplé de montgolfières familières au pays des moments passés.

Et puis il y a les anciens compagnons. Les sentiments qui ont mis du temps à trouver leurs mots, qui ont tiré la langue à mon impatience jusqu'à ce qu'elle apprenne à leur sourire comme à de vieux compagnons de route, oui, c'est ca, prends ton temps, tu as tout le temps du monde, mûris à ton rythme, tu y es presque.
Pendant longtemps ils ont flotté sous forme d'idée, m'accompagnant partout comme une couverture magique qui me protège en permanence... Ces idées-là c'est comme du coton hydrophile, c'est ma ouate à moi. What?? Quand j'ai besoin de m'isoler je vais les voir, comme le jardinier qui surveille ses arbres fruitiers... il fait le tour des arbres familiers et regarde leurs fruits d'une bienveillance encourageante, curieux mais pas inquisiteur... je vais dans une ambiance d'il y a longtemps, un truc à dire, une métaphore qui file à grande vitesse, une autre saison. Sans chercher, surtout sans chercher ! et puis vient le moment où ils sont mûrs, il faut les cueillir... comme je les pare des mots dont ils ont choisi de se vêtir je prends congé de cette couverture invisible flottante... je tire la révérence à mes vieux compagnons de route, mais ce n'est pas trop triste parce que d'autres vont apparaître, si je ne les cherche pas.
Et après que je les ai écrits, je me sens légère, légère, toute petite et toute grande et c'est moi qui flotte un peu aussi mais je sens aussi mes pieds en même temps...

Je me relis, et je trouve que je suis de mauvaise foi. C'est vrai, parfois on me retient alors que je veux aller écrire et c'est fâcheux et criminel. Mais il faut mentionner les amis aussi qui savent écouter. Je ne sais pas comment ils font, mais ils ne me répondent que quand j'ai fini de parler. Même parfois je crois que j'ai fini de parler mais ils savent que non, et ils écoutent encore, leurs oreilles leur permettent de discerner les différents silences.
Je leur souris.
Et puis en fait... je suis sûre qu'ils sont jardiniers eux aussi!

lundi 29 août 2011

Bribes 4

C'est comme si toi c'était moi et moi c'était toi, c'est comme si nous étions faits de la même matière, la distance veut rien dire, le temps non plus, et toutes les lois de la physique moderne non plus. J'ai pris l'habitude de ne pas en parler parce que au mieux on me prend pour une romantique (et un jour j'expliquerai pourquoi ca me met hors de moi quand on me dise cela), mais je sens ce que je sens. Le lien est tangible, et de toutes les couleurs, mais jamais je ne tire dessus parce que ca fait mal sinon, ca aussi on apprend. Ce qui t'arrive m'arrive aussi, je le sens même quand je ne dis rien, je le sens même si tu dis rien, surtout d'ailleurs quand tu ne dis rien. Les joies, les peines, les ingrédients de la vie... c'est un lien qui échappe à toute explication, toute causalité, tout mot. Le mieux que je puisse décrire c'est, c'est comme si toi c'était moi. Il n'y a ni dilution, ni fusion. Ni je ne perds qui je suis ni je deviens qui tu es. Tu es toi et je suis moi mais c'est pareil. Je sens comme si ca avait toujours été comme ca. C'est magnifique? Oui bien sûr et j'en suis reconnaissante, infiniment et au delà de tous les mots possibles. Je ne suis pas venue sur cette terre pour rien si j'ai ressenti cela ! mais qualifier ce lien c'est déjà le réduire à des mots périssables. C'est. C'était. Ce sera. Depuis que c'est, ca a toujours été et ce sera toujours, et devait toujours être. Tout en même temps. C'est une sensation diffuse qui me dépasse et nous unit. Contre laquelle j'ai lutté parce qu'elle mettait à terre tous mes principes, et puis aussi parce que je n'avais jamais été touchée d'aussi près. Tous les principes mis à terre... tout a lutté. Je peux dire que ce fut un sacré champs de bataille et j'ai lutté tout ce que j'ai pu contre la chose la plus magnifique de ma vie et que je suis fière d'avoir perdu et cédé. Tout y est passé, tout en est sorti modifié, ajusté. Ca a mis du temps. Drôle de tourbillon que j'ai vécu là.
Avant de céder, par fatigue et puis par évidence aussi... ce lien est. Il est plus fort et il le sera toujours. Et quoi qu'il en soit, c'est bien comme ca. Il se moque bien de ce qu'on en fait, pense ou comment on le vit, ce lien est doté d'une force à lui. Il se moque des modalités pratiques, et ce n'est même pas qu'il s'en moque, c'est que la donnée n'existe pas pour lui. Absente. Il se moque des conséquences pour nous dans ce monde, ce lien est comme une nécessité évidente.

Cet amour fait ce qu'il veut de nous, ce qu'il faut, pour nous amener là où on doit être. Dans très exactement tous les sens du terme, je dois dire que ca m'a beaucoup fait voyager.
Je ne me savais pas capable de ressentir cela (d'ailleurs je n'ai jamais ressenti ca avant ni depuis). C'est comme si tu étais rentré à l'intérieur de chacun de mes atomes. Les portes les plus secrètes n'ont pas de clef, on les voit et on rentre ou alors on ne soupçonne jamais jusque leur existence. Les portes qui gardent nos plus grands secrets (et le plus grand qui soit, celui de l'identité) décident d'elles mêmes qui peut les voir, c'est un cadenas très efficace... Toi tu es juste rentré. Je n'ai rien demandé, ca s'est fait. Sauf qu'une fois rentré au coeur de l'être, y a-t-il une sortie? Tu es toujours avec moi. Dans mon cœur, dans mes pensées dans mes atomes. Comme si tu savais tout, puisque tu le vivais aussi avec moi: aucun mensonge possible dans l'intimité, sous les étoiles, dans le jardin secret où nous sommes encore nus et innocents.

Beyond time and distance
pourtant le quotidien serait si beau

Bribes 3 (bubbles and feathers)

Maybe it's all about being a bubble in the watera tiny little bubble in lots and lots of water
that struggles and squiggles it's way up to the big bubble
from darkness to clarity
birds of a kind flok to a feather
or is it birds with their feathers flok akin
or even birds of a feather flok together?
whatever...
squiggle on, bubble
sometimes you'll go fast
but sometimes you'll get stuck
but you're getting there
I hope I sound more convinced than I feel
I think of rainbows to keep myself going
but sometimes it feels like I'm the only one I can't lie to
so squiggle on, little bubble, don't let me down

dimanche 28 août 2011

Bribes 2

le silence est peuplé de fils multcolores, sens-le, le silence, tu verras comme il peut être plein, et s'il est vide va-t-en c'est un mauvais endroit. Ecoute les gens parler autour de toi dans le café, et tu seras surpris de ne rien entendre. Ecoute le vent dans les branches. Il te dit quoi? Ah tu vois, parfois tu comprends, parfois tu ne sais pas traduire en mots, rappelle toi l'émotion, les mots mûrissent plus lentement parfois mais la joie de dire quand le moment est venu est énormissime... l'eMOTion n'a pas toujours de mot, mais eion ne veut rien dire, ou alors si, à partir de maintenant, c'est l'émotion intraductible. A quand la liste des mots intraductibles? yey ce sera la liste la plus fun je crois. Ca va bien sûr commencer par SHOU. :o))))))) Eion alors? Mais si je commence les néologismes on n'est vraiment pas tirés d'affaire. Were we ever??

re, donc, le silence est peuplé de fils multicolores. Alors les textures chantent, aussi. Les voix ont définitivement des textures. Des voix rocailleuses, je les imagine chaudes rugueuses, des rochers au soleil avec des herbes et des lézards au fond du jardin et celles là je les aime. Les voix sirupeuses, j'ai horreur de ça, ça dégouline, ça fait les mots susurrés collants et bien plus grave encore ça attire les guêpes. On devrait dessiner les voix. Et un silence soyeux ca donne quoi? Il y aurait des restaurants de silence. Bonjour, je voudrais un silence en soie sauvage, ca irait bien avec ma robe. Bonjour aujourd'hui non, contrairement aux habitudes ce sera plutôt un silence rêche-granite. Ce soir Monsieur, à la carte, nous vous proposons un silence de forêt l'été. FAUX c'est pas du tout silencieux. Dispute avec le garçon de café à base de silence lac-soir-de-pleine-lune. En tous cas le menu serait chouette, j'adorerais le dessiner. Les docteurs du silence? Je vais en parler à mon ORL! il vous faut un silence ocre-doré, mademoiselle, ou alors un silence de rose des sables... penchez votre tête et entendez la tempête devenue sage... c'est beau-velours.
Le silence salé c'est quand la note arrive... avec un silence allongé noisette s'il vous plaît.

Aujourd'hui je suis allée à la place des Vosges me promener, la rentrée arrive.
On apprend aux enfants à écrire les lettres, puis ensuite les majuscules. Alors j'ai bien regardé les gens autour de moi mais je n'ai vu aucune majuscule...

why is it the most simple wishes are the hardest to fulfill ? Very strange.

samedi 27 août 2011

l'étoile et le pélerin

le pélerin tous les soirs
lève les yeux vers le velours noir
et cherche en son sein celle dont la clarté
éclipse le doute et l'obscurité
il arpente de son pas silencieux et alerte
les chemins de la vie et de la découverte

l'étoile se fait belle : elle brille pour lui
elle cligne ses longs cils doucement dans la nuit
elle guette celui dont la vibrante générosité
réchauffe une nuit sans discontinuité
et son coeur étrange venu d'ailleurs à des années lumière
bat la chamade dans un autre univers

quand leurs coeurs se font écho
battant la démesure au même tempo
ils se retrouvent sous l'olivier
et dansent à l'infinité
ca dure un moment une éternité pourtant
qui les fera sourire et voyager longtemps

dessine

la feuille dessine le vent dans l'arbre
la dune dessine le vent dans le sable
la dune dessine aussi le temps dans le sable
la vague dessine le courant dans la mer
la flamme dessine la chaleur dans l'air
la montagne dessine l'histoire de la terre
le sourire dessine la météo de nos humeurs
nos rides dessinent le temps sur nos visages
la plante dessine la graine dans le temps
et le temps dessine la ride
l'espoir dessine presqu'autant que nos rêves
hier dessine demain
et cette liste se continue longtemps

Révélateurs 3

Dans l'image utilisée dans Révélateurs 2
- la réponse à la petite fille qui dit "tu m'as appris à parler puis tu ne restes pas pour parler avec moi" est très exactement :
"- une petite fille ne peut pas parler tout le temps".

Le désarroi est sincère, la réponse n'en est pas une. Ce n'est pas une réponse c'est un accusé de réception, faite avec bienveillance, mais en haussant les épaules, une réponse par-dessus le sourcil et l'épaule presque. Scandaleux? Pas vraiment.
Dans un langage où ignorer quelqu'un est le comble de la violence, ca veut dire je te réponds que je suis en train de ne pas te répondre, et si je choisis de me donner cette peine c'est qu'à défaut d'être sages et justes tes propos sont au moins sincères. Cette réponse miroir magique veut dire je t'écouterai quand tes mots seront sages mais ils ne le sont pas encore et si j'évite de te répondre je t'évite aussi l'embarras de t'en rendre compte plus tard quand ils le seront.
 
Mais je ne comprends toujours pas la réponse.
Je l'entends, la petite fille. Je lui dirais que la solitude réelle c'est quand elle ne parlait pas et ne savait ni entendre ni écouter.
Peut être ca veut dire : c'est bien tu sais parler, maintenant apprends à écouter aussi et à apprendre, c'est quand tu sauras aussi écouter que tu pourras dialoguer et ne plus te sentir seule ? Il y a les cinq sens à redécouvrir alors ? C'est un chemin sans fin...

Mais la réponse qui n'en est pas une reste à découvrir et ne se dévoile pas complètement.
Alors je souris, parce que c'est une bonne réponse et parce que je me moque de ma propre impatience.

vendredi 26 août 2011

Bribes 1

- Mais comment allons nous réussir à nous retrouver alors que c'est si grand ?
- Ne t'inquiète pas, nous nous retrouverons quand tu m'auras convoquée et que je t'aurai convoqué aussi

jeudi 25 août 2011

révélateurs 2, question

Ce message fait écho au message préalable nommé Révélateurs.

J'ai pensé ce matin au désarroi d'une petite fille "tu m'as appris à parler, mais tu ne restes pas pour parler avec moi?".

Est-ce qu'un révélateur doit s'attarder pour accompagner jusque la porte suivante? N'y a-t-il une responsabilité de celui qui révèle?

lundi 22 août 2011

balade en aout à Paris la nuit ; expérimental-abstrait (special thanks to NO TRIPOD!!)





arbres des fées...





(des barrières en métal empilées. ca ressemble à des trompettes urbaines)

le Louvre mûri et réfléchi 

balade en aout à Paris la nuit



vigilance et propreté sur l'avenue de l'Opéra

"Garçon!"
l'arbre carpe à grelots
le banc
l'écolière
les piplettes du Louvre

magic door...
le bus 39

Bits of Do: week end en famille

Ce week end, ma famille, mes cousins, mes tantes, les cousins de mes tantes, les tantes et oncles de mes cousins, et leurs enfants, tout le monde y était, à la mer, enfin presque. Tous pas très loin les uns des autres. Pas moyen de faire cent mètres sans se croiser, se recroiser, se décroiser et s'effilocher...  A la plage, la boulangerie, la chocolaterie préférée, ou sur les planches pour prendre l'air, et ce n'est pas peu dire.
C'était génial. Un mélange unique au monde de paradis et d'enfer. De retrouvailles et d'invasion sonore spatiale... de plaisir et de surprise et de rituels d'année en année. Les conversations à bâtons rompus, entre deux arrivées, deux départs, des discussions sur comment on se retrouve pour diner, gouter, chez qui, quelles allergies alimentaires, quelles préférences, entre les capricieux qui compliquent tout et ceux qui veulent arranger les choses, les quiproquos et le brouhaha... les histoires de famille...
Il y a ce qui change, et ce qui ne change pas.
Bonjour, ça fait longtemps! Tu as bonne mine, ça fait plaisir de vous voir : et ça c'est déjà presque un rituel immuable à part entière, surtout quand on ponctue par c'est quand la dernière fois qu'on s'est vus? puis on se plaint de la météo, invariablement: il fait trop de soleil, mets-toi de la crème solaire, c'est infernal comme ça tape aujourd'hui, tu sais bien comme c'est... ou alors, il pleut ou va pleuvoir, mets un pull, oui je sais tu as trop chaud maintenant mais tout à l'heure, tu seras bien contente, c'est infernal comme il pleut aujourd'hui, tu sais bien comme c'est... ce qui change, c'est qui fait quelles recommandations à qui: quand j'étais petite j'entendais mes parents et leur chapelet de recommandations, je courais aussi vite que possible dans la direction opposée pour ne plus avoir à entendre la rengaine. Alors ça me fait bien sourire d'entendre mes cousins dire tout ça à leurs enfants, on a bien vieilli... quand j'entends mes cousins et moi la réciter à nos propres parents et oncles et tantes, je me dis, le temps passe comme un battement de cils et inverse les rôles au passage... (si je cherche un peu, je vais les trouver, les châteaux que nous avions tous construits ensemble? en se faisant la guerre des seaux et pelles, bien sûr? c'est le même sable pourtant..)
Mais il faut parler, rattraper les nouvelles de l'année des uns et autres, la santé, les études, les enfants, les projets, et poursuivre les conversations de l'année dernière, alors on fait un petit tour. On en croise deux autres qui font aussi un petit tour, alors on fait tous un petit tour ensemble et on n'a toujours pas parlé. On pense aux absents excusés-pour-cause-de-voyage-lointain-mais-qui-embrassent-tout-le-monde, aux absents qui ne sont pas loin de nos pensées, ceux qu'on a bien connus mais qui ne sont plus de ce monde. Ceux-là se fondent petit à petit dans la mythologie familiale, une ambiance particulière, un passé commun... c'est la vie et la vie reprend ses droits aussi, regardez la celle-là, elle est tellement mignonne, on a envie de la croquer... elle n'était pas là l'année dernière... contrairement à sa sœur... au fait sa sœur, elle est où? Comment ça elle a eu envie de se baigner? Et le plus vaillant de s'empresser de courir à la mer, en s'époumonant, tu m'as pas attenduuuuuuuuuuu!!! les représailles arrivent!!! c'est marée basse il va courir loin tiens... un cousin voudrait un café au bar du soleil, demande si quelqu'un veut venir... mais non, on attend le gouter, et puis d'abord il fume le cigare, ca pue.. Les groupes se font et se défont c'est impossible de discuter dans ce joyeux désordre... alors on se donne rendez-vous à la fraîche pour une balade clandestine. Ou on se voit pour le dîner : la doyenne de la famille parle de son enfance et pour la première fois depuis le début des vacances, silence! Toute la tablée, suspendue écoute son histoire qui est la nôtre aussi et elle n'a jamais parlé avant. Puis elle regarde son mari et conclut en souriant "mais il y en a tellement, des anecdotes" Mince, on a du trop gigoter, la prochaine fois on bougera encore moins pour qu'elle continue encore...
C'est déjà la fin du weekend. Je suis trop heureuse de les avoir tous revus, d'avoir partagé nos souvenirs de ceux que nous ne verrons plus et d'avoir vécu des moments inoubliables, trop frais encore pour les consigner en paroles, des moments drôles, des moments émouvants. Alors on fait nos bagages, on prend congé, on fait la résolution de se mettre au régime, c'est qu'on a tant mangé...alors à bientôt, tu as bien bronzé cette semaine, tu as bonne mine, tu as l'air reposé, vraiment on a eu de la chance avec la météo cette année, ah ben tu sais ici tu sais comme c'est...
est-ce qu'on la tiendra, la résolution de se voir plus souvent ?
on remet ça l'année prochaine alors?

Euh oui d'accord mais d'abord on se repose tous un peu :) et puis donnez-moi vos adresses email pour que je vous envoie les photos de cette année...

jeudi 18 août 2011

Balade dans la baie d'Arcachon

La baie d'Arcachon, les théorèmes et la population

Une ballade qui s'étire à l'infini, comme l'horizon, comme le temps, comme la marée aussi
Hé oh la mer, reviens donc!, elle revient toujours... et elle repart toujours aussi... il faut la laisser repartir, elle finira par revenir... rien ne la retient au près, rien ne la retient non plus au loin... très simple et très compliqué...

Il fait beau! au moins une fois dans la journée

Les enfants et les gourmands attendent le gouter, ce sera une glace ou un cannelé, moi j'ai préféré le cannelé

Les anglaises rosissent invariablement au soleil méridional, mais au moins elles blondissent aussi...

Les algues au soleil. Elles ont des vertus, paraît-il, mais je ne sais plus lesquelles. Elles ont l'air croustillantes en tous cas. La pelouse marine grille sur les vagues du sable mouillé puis séché. Ca me fait penser aux batailles d'algues dans les maillots de bain. Beurk. Je courais jamais assez vite et je visais toujours trop mal...

- J'ai été paresseuse, je suis restée sur le tarmac et n'ai pas mis les pieds dans le sable. D'autres ont été plus courageux, c'est l'empire des châteaux de sable, éphémères buildings qui se mêlent aux empreintes énigmatiques de toutes les tailles

des bises... marines... qui sentent bon les algues et la mer et l'air iodé... le soleil sur ma peau, et le vent... la distance ne se mesure pas toujours en kilomètres... 






mercredi 17 août 2011

ondulations d'une journée d'été

des amis qui ne se connaissent pas encore
font connaissance
je suis parmi eux, je les ai présentés
des fils de couleur dans toute l'essence
tous les sens
filaments tactiles et rétractiles
motifs subtils d'une autre sphère
se composent changent d'avis se recomposent

moi je ne dis rien
je flotte diluée dans la marée du temps
une conversation en ondulation
parfois le fil c'est moi
et parfois non
des fils qui dansent au souffle des idées
ca dessine des histoires nouvelles
qui attendent leur moment pour éclore et s'envoler
je regarde et je souris
je les regarde et je leur souris
mes fils s'emmêlent et se démêlent

au gré de quoi? des motifs du temps
des vents d'anges et rafales de rires
ivresse amicale et raisin d'êtres
pas trop de pépins on espère
le moment nous traverse, s'attarde encore
puis s'évapore
le moment passe et tout s'est bien passé
il laisse des souvenirs et des nouveaux liens d'amitié
ils reviendront sans doute ou se verront pour un café

ca continuera et c'est bien comme ca
je suis si fière de mes amis
je retourne à mes mots et mes images
à  mes danseurs dans les nuages

toute légère et réchauffée
heureuse et lasse et rassérénée
je tombe de sommeil

ce petit lézard au soleil

mercredi 10 août 2011

les oreilles

Je vais en parler, mais je ne devrais pas, parce ce que j'aime des oreilles c'est qu'on n'en parle pas généralement.
Qui se soucie, le matin devant la glace, ou dans le métro, ou au restaurant ou dans un meeting, à quoi ressemblent nos oreilles?
Pense-t-on à les épiler ou les modeler, les lifter, les sculpter, les coiffer? non et c'est tant mieux, c'est ce qui fait leur charme et leur unicité. Je m'étais toujours dit que quand je serai grande et que j'aurai un long couloir chez moi, je mettrai des photos des oreilles des gens que j'aime, à la hauteur qu'elles ont dans la vraie vie (à jeûn et sans talons). Et puis les enfants auraient droit à plusieurs photos, au fur et à mesure qu'ils grandissent...
Et puis quand les propos se feraient indiscrets, j'aurais le loisir de changer le sujet en disant que les murs ont des oreilles... les amis trop curieux je photoshoppe leurs oreilles pour les rendre trèèès looooongues, voilà qui leur apprendra à avoir les oreilles qui traînent... et les amis bavards je remplacerai la photo d'oreille par une photo de bouche : la nature nous pourvoit d'une bouche et de deux oreilles, alors on devrait écouter deux fois plus qu'on ne parle... existe-t-il des oreilles plus profondes que les autres? Je crois que oui.
A quoi ressemble une belle oreille ? Je les aime imparfaites, naturellement... et naturelles... comme celles du sourcil qui danse, par exemple :)

vendredi 5 août 2011

real enchanted times

Real enchanted times

le poulailler (dialogue de sourds)

le premier dit: oh c'est joli: un rond noir!
le deuxième rétorque: ah non, pas du tout c'est un oeil!
le troisième s'indigne: mais non regardez autour de l'oeil il y a des plumes, c'est une poule!
tandis que le quatrième s'esclaffe: mes amis vous n'y êtes pas, autour encore il y a des champs, des arbres, c'est un poulailler bien sûr!

qui a raison qui a tort?
ils ont tous raison et tous tort en même temps

on peut toujours englober encore et encore et en corps
et à force j'ai le tournis et le vertige
il ne nous est pas donné je crois de voir tout d'un coup
on va se limiter aux cartes postales
et si on a un peu de chance on peut en recoller quelques unes entre elles pour avoir une idée du village

du haut de sa montagne l'ermite dit: ici et maintenant je me sens bien

lundi 1 août 2011

I'm packed (absurdity alert)

what I leave behind, what I take with me
what I should leave behind, what I want to take with me
clothes that no longer fit?
clothes that fit but I do not like to wear?
clothes I used to love
- the memory is not the object, nor the person?
but what am I going to need
- care to define need?
what's the weather gonna be like
- how can anybody know?
I don't want to carry all this luggage for nothing
it would stop me from feeling free or flying like a bird
and I don't like to negociate bagage overweight over the counter with the hostess with a queue of impatient angry people behind me
fine I will go naked, as I am
heart full of smiles and hope
- we'll see shall we?
good idea