vendredi 30 décembre 2011

On a fait les courses pour le reveillon

On a fait les courses

Traditionnellement le reveillon de noel se passe en famille et celui du nouvel an avec les amis. Cette annee nous partons a la montagne avec des amis et nous serons huit. Autant dire qu'il y aura pas mal de courses a faire. Alors nous avons decide (je dis nous mais c'etait pas tous les huit, c'est une longue histoire sujette a controverse donc je vous la raconterai quand toutes les versions seront concordantes mais ce n'est pas gagne)- d'aller chez un grossiste alimentaire pour avoir plus de choix, de la meilleure qualite et beneficier d'economies d'echelle interessantes qui justifient que trois petits parisiens sortent de Paris.
En vrai la raison c'est que nous avions d'aller voir des pots de nutella geants...

Nous sommes arrives et nous sommes gares dans le parking enorme. Les caddies se sont transformes en autotamponneuses de luxe. Non vraiment ils requierent une reelle expertise pour les manier en toute securite: j'y reviendrai! Je me dis qu'il faudrait inventer un permis de caddie-pro. Ca peut paraitre etonnant mais en rentrant dans le magasin (apres avoir passe la carte magnetique qui ouvre les portillons) on comprend que les caddies soient aussi gros.

En fait c'est la que pantagruel vient faire ses courses. Du coup ca nous a donne trois fois plus faim. Ca a ete un effort geant de se rappeler que nous ne serions que huit et non pas tout un regiment. Que un kilo de saumon suffirait. Que une caisse d'avocats devrait suffire pour le guacamole en entree. Le plus dur a ete au rayon fromages (dit "B.o.f. Beurre Oeufs Fromages pour les intimes). Des Brie entiers, grands comme des roues de carosse. Ma soeur m'a dit "ah non commence pas a avoir les yeux plus gros que le ventre on va jamais s'en sortir sinon" et j'ai imagine toutes les tartines de brie qu'il faudrait manger pour ecouler ce fromage, et je l'ai repose. Les autres ont eu l'air soulage mais j'ai reussi a mettre deux ou trois fromages dans le caddie quand meme. Au rayon charcuterie les jambons nous ont fait un peur. Ca ressemblait un peu a un rayon de pieces detachees pour animaux. Nous ne nous sommes pas trop attardes, pour autant que notre camioncaddie nous permît de nous hâter. Tout ca nous a donne de l'appetit. En entree de magasins des commerciaux assuraient une degustation d'amuse-gueule. Malheureusement a la troisieme fois les commerciaux ont fini par nous reperer et rechigner a nous faire gouter leurs produits. C'est d'autant plus regrettable qu'a ce stade nous avions l'estomac dans les talons, ce qui est tres incommode avec un caddie a charge. Le pied de la dame qui etait dans le chemin a douloureusement fait les frais de ce caddie qui la chargeait. Elle a quand meme rigole quand je lui ai souhaite bon pied bon oeil une bonne fin d'annee et je salue sa bonne grace et son sens de l'humour.
Alors nous sommes passes en caisse et apres avoir joue au lego pour tout ranger dans le mini coffre de la voiture avons tente le tout pour le tout en allant a la cantine reservee au personnel.
Nous negociâmes avec le sourire et réussîmes a franchir la barriere de vigiles automatiques. Du poisson en papillotte, une orange succulente et des bribes de conversations pas piquees des hannetons couronnerent cette sortie epique et memorable.
A l'heure ou je vous ecris je suis dans la voiture qui sent un peu le brie. Nous avons fait une pause sandwiches tout a fait fameuse. On a meme pris des avocats en entree parce que meme si on mange du guacamole a tous les repas on en a achete assez pour tout un regiment. Et avec ca on a quand meme oublie la moitie des choses qu'on avait ecrites sur la liste qui est restee a la maison. Mais on a passe un moment rigolo et c'est sans doute le principal pour finir l'annee sans enfaire un fromage. 

mardi 27 décembre 2011

ondes et ricochets

Ondes et ricochets,
ondes et petits crochets, 
rondes qui hochaient,
roches qui s'y cachaient

Pour quiconque ne sait pas nager, la flaque d'eau et l'océan ont la même profondeur...

Le temps peut rider la surface d'une flaque d'eau, et les courants rendre d'huile celle de l'océan.

Dans les flaques d'eau je me réfléchis, j'imagine un puddle-world parallèle qu'on ne rencontre que par temps de pluie, un monde éphémère à base de cache-cache-parapluies, d'éclats de rires éclaboussés par la gadoue et de flaques sculptées par les dessins du vent, les O qui se perdent à l'infini.

Et dans l'océan je vais nager, libre et diluée, libre et déliée, je divague sans armure et deviens poisson-bulle, je flotte sans gravité dans les courants, l'horizon me nargue et je me retrouve enfin parmi les miens, petite goutte d'eau d'une grosse goutte d'eau, toutes liées à cet instant parce que nous devenons ensemble motif de la clef de sol de la vie, elle aussi finalement, un rire, un in-fini, un dessein une musique, une histoire de sculptures d'eau qui se retrouvent à l'infini.

Et parfois c'est la flaque d'eau qui est d'huile et l'océan qui s'agite.

Mais quiconque aimant nager, te le dira comme moi. Il n'y a pas la même profondeur. Alors mon ami, ne sois pas trop fâché, parce que l'autre jour je t'ai dit en plaisantant que tu pouvais te montrer lisse...

Ondes et ricochets,
ondes et petits crochets 
rondes qui ricochaient
rires qui s'y cachaient

jeudi 22 décembre 2011

bruine

petite pluie
des gouttes toutes fines
on ne se rend compte de rien
sauf les cheveux qui frisent un max
comme des tire-bouchons

les petites gouttes toutes minuscules
qui font des ridules
à la surface des flaques
et tambourinent
sans un flic flac
dans l'air du temps
au tempo du vent

ces toutes petites gouttes toutes mignonnes
qui tombent mine de rien
mais qui mouillent quand même
les petites gouttes fines
la pluie qui ne bruit
la bruine

mardi 13 décembre 2011

Lutin des terres

Lutin des terres

ce week end, je suis allée en Vendée avec des amis. Nous nous sommes levés le samedi matin (plutôt tard que tôt aux dires des uns et plutôt tôt que tard aux dires des autres, alors que tout le monde était d'accord pour dire qu'il était dix heures trente huit, c'est ca qui est fort) et puis nous avons mis le nez dehors, et pas que le nez d'ailleurs et s'ébouriffer un coup, car je peux vous dire qu'il y a du vent en Vendée. Et nous sommes allés faire nos courses au marché pour le repas léger de midi.
Nous sommes rentrés dans le marché Arago, autrement dit bien sûr le Marché à Ragots. J'ai imaginé les conversations entre les marchands "trois potins à la douzaine!!" "qui veut entendre les histoires de la mère michu" "qui veut entendre les dernières de ma belle-fille" "les ragots bien frais, trois livres en promotion"... Et puis bien sûr ce n'était pas des ragots qu'on vendait mais des légumes. Et lesquels ! ca a été mon moment préféré du week end.

C'est l'énorme citrouille qui a attiré notre attention. Une citrouille, énorme, parfaite, on aurait dit un dessin, une fausse citrouille tant elle était belle! ou alors même la citrouille de cendrillon qui attendait son heure! Nous n'avons pas su la transformer en carosse, même si cela nous eût été fort utile quoi qu'un peu désuet de nos jours! mais autre chose s'est passé. Lorsque nous complimentâmes le marchand sur son extraordinaire citrouille, c'est lui qui s'est transformé.
Jusque là il avait été plutôt discret, dans ses idées, sifflotant un air qui venait de son monde, affairé, ailleurs presque. Quand nous mentionnâmes la citrouille, il s'est complètement animé. Du monsieur brun au teint de terre même presque, hâlé, tanné par le vent et le grand air, maladroit et bringuebalant, du monsieur qu'on ne remarque pas, il s'est tout coloré et ses yeux se sont mis à pétiller plein de petites étincelles, ses yeux sont devenus vert clair. Un vrai petit lutin des terres, espiègle et passionné.

Ah ma citrouille si vous saviez! Il nous en a parlé avec amour de sa citrouille. Puis il nous a présenté plein de légumes bizarres aux noms encore plus bizarres qu'on ne trouve pas trop au daily monop'. Il avait un petit surnom pour chacun d'entre eux. Les topis (topinambours)(ca ressemble à des aliens à antennes et c'est complètement inépluchable), les rutas, exceptionnels cette année (rutabagas) et d'autres encore comme des mystérieuses formules magiques... C'était un peu triste quand il nous a parlé du climat qui faisait n'importe quoi et qu'il a soulevé avec regret et résignation ses mâches qui n'arrêtaient pas de pousser si bien que la terre ne se reposait pas... On a besoin du froid, en hiver, nous, les lutins des terres! Comme il a vu que nous étions un peu tristes, il nous a donné de l'ail, des recommandations culinaires, et puis on est partis, les bras chargés de légumes à éplucher.

Nous avons pensé à lui quand nous nous sommes régalés de ces merveilleux légumes et dans ma tête je lui ai bien souri... mais autant vous dire que le repas n'a pas été si léger que nous l'avions prévu...
Miam miam.

lundi 12 décembre 2011

sometimes

Sometimes you meet somebody who teaches you the most important things
without a word
that person teaches you to speak, to listen, to understand, to feel to heal
teaches you lightly, without pressure, without going against your nature
it feels like that person guesses everything and gets it right each time
it is beautiful and clear
it takes a good teacher
a very old peaceful free soul indeed
that person is patient and empathetic
does not react to pressure, noise, anxiety or impatience
even though it would be easier to
but it wouldn't be teaching you
that person reacts to truth
if you ask that person a question, and get no response
it is not because you are being ignored
but because that person
- with a patient smile, and patience can be infinity -
is teaching you patience, and attitude
ultimately: wisdom
waiting for the right question to be asked
at the right time
and with the right words
and might wait forever
never doubting you will get there
moments to listen and moments to question
do not doubt
listen to the teachings
learn to tune in
to your wider self
and then
(I smile)
learn to listen to the answers
it's gonna change your life for ever
don't be surprised
be grateful

yours beyond time and distance
you know that
L