jeudi 30 juin 2011

Les chants d'antan

Il était une fois, il y a très longtemps, ou il y a pas encore, les temps se mélangent parfois quand je parle de ca, tout comme la nostalgie intuitive de ce temps que je n'ai pas connu se mélange avec l'espoir de ce temps que je ne connaitrai peut être pas...
C'était comment, quand tout se faisait en chantant? c'était comment, quand tous mettaient leur énergie et leur champs magnétique en commun pour faire de grandes choses qu'on a même du mal à imaginer maintenant? des choses qu'on effleure à peine avec notre imagination, et encore, seulement les jours où on arrive à aller très haut? C'était comment? C'était comment, quand le je était avant tout une possibilité d'améliorer le nous et pas l'inverse comme maintenant-ici?
C'était harmonieux, c'était harmonique, on faisait tout en chants.
Mais alors, comment on parlait? comment on disait les choses puisqu'on était occupé à chanter?
Ah, c'est que certes on chantait mais les chants n'étaient pas seulement que comme les chansons qu'on entend avec les oreilles maintenant, on chantait aussi avec des couleurs imaginaires, on chantait en sentiments, on chantait avec l'imagination, et puis plus on chantait des créations nouvelles, plus on pouvait chanter des créations nouvelles encore, et plus on chantait et plus on avait de différentes oreilles... on chantait la vie, et la vie nous chantait aussi...
Mais qu'est-ce que ca veut dire? je comprends rien...
C'est dur pour nous-maintenant de comprendre, parce qu'un jour on a rompu ce nous, on a arrêté de chanter, on a arrêté de regarder, d'écouter, de se parler même, maintenant il faut des mots pour parler, très rarement avons-nous le privilège d'entendre sans mots, les mots sont la preuve même que nous ne savons plus parler ni écouter (mais cette pensée est une paraphrase directe de mon poète préféré). La gravité terrestre c'était l'attraction et l'amour qu'on avait les uns pour les autres, c'est ca qui nous retenait, c'est qu'on faisait partie d'un tout... un monde sans gravité...
On a tout oublié. Je ne désespère pas qu'on va se resouvenir un jour, mais pour l'instant, on est très loin. Très loin avant ou très loin après, je ne suis pas sûre, c'est peut-être les deux. En même temps peut-être ca reviendra très vite.
Je vais citer mon ami barbu à rayures, parce que c'est un sage. Un jour il m'a dit, scandalisé, je me souviens: "mais pourquoi je frapperai autrui, alors qu'autrui, c'est moi aussi, et moi je suis autrui aussi, c'est une continuation"
C'est parce qu'on a oublié le nous. Un jour, les parties se savaient partie du tout, on se savait infime partie d'un grand tout, on avait cette humilité, de se sentir partie d'un tout, de sentir que j'appartiens à cet arbre autant que cet arbre m'appartient, pareil avec le sol sur lequel j'ai grandi (oh, pas beaucoup c'est vrai), pareil avec le sel de la mer et l'air que je respire... C'est pour ca que les atomes de mon corps ne m'appartiennent pas et que je devrais entendre la douleur de l'arbre sain qu'on abat.
Mais on a tout oublié. Pourquoi?
Ben je sais pas, je sais vraiment pas. On a oublié et maintenant on ne sait presque plus.
Alors, pour pas être trop triste, je ferme les yeux et j'imagine, j'écoute le vent me raconter des histoires, je salue les arbres, je les écoute annoncer la pluie, je regarde les nuages et leurs formes jamais pareilles, je me demande qui les chante maintenant? et on me dit: "hé mais tu es tête en l'air aujourd'hui! tu es ailleurs"
Il sera une fois, dans très longtemps, ou il était pas encore... parce les temps se mélangent parfois quand je parle de ca, un  peu comme l'espoir et la nostalgie...

mercredi 29 juin 2011

appartenance

ce matin je me suis réveillée, je me suis demandé: "qu'est-ce qui m'appartient?"
je n'ai toujours pas trouvé de réponse acceptable.
Les objets de la maison que j'habite? bof
Les atomes qui constituent le corps que j'habite? non, il me revient d'en prendre soin, mais ils ne m'appartiennent pas.
J'arrive pas à réfléchir pour moi. Je tourne en rond. D'ailleurs j'ai du me lever et aller petit déjeuner pour enfin pouvoir changer de sujet.
Je vais réfléchir a ce qui appartient à toi alors, c'est plus facile pour sentir ce qui est juste.
C'est ce que je vois de toi quand je ferme les yeux.
Ta façon de sourire, ta façon de vivre un moment, ce qui te meut et t'émeut.
Tout ça c'est à toi rien qu'à toi. Ta façon de vivre. De ressentir. Tout ce qui est toi est à toi. Tout ce qu'on ne peut pas retenir autrement que dans la mémoire. Tout ce qui me touche tellement mais que je ne peux (et ne veux) pas toucher. Tout ce à quoi on ne devrait jamais toucher. L'être et l'avoir se sont rejoints.
Et (à) moi sourit à (à) toi.
Et ce sourire-là appartient à toi, à moi, au moment...

tapis magiques

Le mal de mer, c'est quand malgré toute la mauvaise foi du monde je dois bien admettre que le roulis de la mer a eu raison de moi et de mon sens de l'aventure et mon quatre heures aussi. Le mal de mer c'est quand je suis dans un bateau sur la mer et que je réclame de ne plus être sur la mer.
Le mal de voiture c'est quand il fait trop chaud et qu'on est trop serré derrière et que je ne peux pas penser à autre chose qu'ouvrir la fenêtre sauf qu'on peut pas à cause de la clim et donc je demande, ou me demande tout le temps quand on arrive. Le mal de voiture c'est quand je suis en voiture et que je veux descendre de la voiture.
Alors le mal du tapis magique?


Ce serait quand je suis sur un tapis magique et qu'il y aurait trop de turbulences et que je voudrais en descendre? non :)
Car les tapis magiques, faut-il le rappeler, se font un plaisir, un point d'honneur, et de toute façon presque un devoir (une éthique personnelle), d'échapper à toute règle. Ils y parviennent d'ailleurs avec génie et désinvolture, et c'est tant mieux pour eux. Pensez à la règle, ils sont dans l'exception, sauf si c'est là que vous les attendez. Le tapis magique honore les convocations, mais jamais sur rendez vous.
Alors vous pensez bien que le mal du tapis magique, ce n'est pas quand je suis sur un tapis magique et que je veux en descendre. C'est quand le tapis magique manque à chacun de mes atomes. C'est quand je ne suis pas sur un tapis magique et que je voudrais tellement l'être.
Certes les tapis magiques sont uniques et ne ressemblent à rien au monde, et c'est pour cela, entre une infinité d'autres raisons que je ne listerai jamais (parce que je les aime trop pour les enfermer et que même une liste avec une porte de sortie intégrée leur serait intolérable, ah, c'est qu'il faut beaucoup de place pour qu'un tapis magique puisse voler, les franges au vent, faire des motifs très jolis et très infinis, très futiles, et très nécessaires, dans toutes les dimensions que vous pourrez jamais imaginer et bien d'autres encore, alors non, jamais! ces tapis magiques apothicaires du monde, équilibreurs de toutes les équations, jamais je ferai une liste de pourquoi je les aime, et puis d'abord, est-ce qu'une phrase qui commence par "j'aime parce que..." peut être correcte? moi je crois que non, résolument, ou alors eh :) d'accord, adjugé, je veux bien, mais alors, une liste qui change à chaque instant, comme la couleur ou la forme de la lune, somme toute, une liste qui soit elle même un tapis magique...) alors aux tapis magiques que j'aime tant je souris à l'instant même. Leur originalité n'a d'égale que leur susceptibilité et leur espiègle fierté (oh, qu'ils savent, si bien, cacher, en la faisant voyager dans le temps et en lui donnant, aussi, mille noms différents...  Ouh la mais c'est une longue histoire, ca, plusieurs siècles au moins; jusqu'à ce qu'ils aient oublié qu'ils boudaient... c'est vrai que quand ca leur prend, ils boudent longtemps, et on sait qu'ils ont l'espace et les dimensions pour bien se cacher, mais si vous les aimez, ils reviendront parce qu'ils sont comme ca les tapis magiques, et puis si vous ne les trouvez pas, c'est pas vraiment non plus complètement qu'ils boudent, c'est qu'il y a d'autres équations à équilibrer, ailleurs, dans une autre dimension, un autre temps, un ailleurs différent, alors patience vous verrez)
je crois que nous étions dans une parenthèse)  je suis pas sûre alors j'en dessine une autre, de rechange, pour le cas où une parenthèse se serait fermée à mon insu, vous savez moi j'ai le nez en l'air (torticolis et coup de soleil) quand je parle de tapis magiques, je ne reponds plus trop de ma rigueur ponctuationnelle, grammaticale, orthographique et autre forme de contrainte, étreinte de la pensée, donc voici (( ) non parce qu'il s'agirait tout de même de préciser, pour les fins lecteurs, que le smiley, ne COMPTE pas comme demi parenthèse, puisque c'est un sourire ou un désourire. Pour de rire et pour de faux, pour de vrai juré craché. Beurk.
.).

Enfin quand même je ne vous conseille pas de les comparer... ca, ils le prennent très mal.
Mais j'assume.
Le mal des tapis magiques ressemble au mal du pays.

jeudi 16 juin 2011

Bits of Leb 4 bis : A.IEK et le foulard rouge, suite

Bits of Leb 4 bis : A.IEK et le foulard rouge, suite

Conformément à ce que j'avais dit, j'ai écrit un e-mail à Mr A.IEK pour le remercier d'avoir rapporté mon foulard rouge.
Comme il se doit, j'ai mis des heures à hésiter, me relire, tout recommencer pour écrire exactement la même chose, me moquer et m'exaspérer de ma propre indécision à choisir entre plusieurs mots synonymes mais pas si synonymes que ça... bref. Enfin en l'occurence, pas bref du tout... mais bon, j'ai fini par réussir à l'écrire, première étape, ne plus rien modifier en le relisant, deuxième étape. La troisième étape, c'est bien sûr de cliquer sur le fameux petit bouton "send" (et parfois ô parfois, je le cherche, le bouton "unsend" mais ça, ce sera pour un autre post).

AAAAARGH. Le mail est revenu... en trois secondes... c'est pas bon...

Permanent fatal error. J'aime pas trop ce message d'erreur. Je réessaye, mais il semble vraiment que l'adresse soit erronée.

C'est nul. Je fais quoi maintenant? c'est trop triste. Comment je vais faire pour lui envoyer le petit mot de remerciement? J'ai égaré le papier sur lequel j'avais noté son numéro...

En ce moment je suis en plein déménagement. C'est compliqué et pas intéressant et pas encore abouti, trois bonnes raisons pour que je vous épargne les détails, mais en ce moment je suis en pleins cartons. C'est bien, j'apprends à optimiser l'espace réduit d'un carton non extensible en dépit d'inlassables négociations (Mary Poppins apprends moi ton tour magique), et ce afin de faire rentrer des affaires dont l'utilité m'échappe de plus en plus au fur et à mesure que, d'une part, la quantité de cartons augmente (contrairement à l'espace du van de location qui semble de plus en plus petit, et OUI j'ai déjà rempli l'espace passagers, qui vont bénéficier de pleins d'objets pour agrémenter les heures de route, et puis il y a des assiettes aussi, pour grignotter à l'aire d'autoroute? non? étrangement ils préfèrent le van vide de l'aller?), et que, d'autre part, je me rends compte que très objectivement, ces objets pourtant à l'époque qualifiés de vitaux-injetables m'ont tellement pas servi ces derniers temps que soit je devrais revoir la définition de vital, soit je dois revoir leur étiquette. Bref, envie toute simple de tout bazarder... ma phrase est trop longue, et hors sujet par rapport au titre annoncé (oui je POURRAIS changer le titre, mais j'ai pas envie).
Tout ca pour dire que, parmi tout ce chaos cartonné et très encartonnant, et de manière tout à fait imprévisible:

hourrah
il est réapparu, le fameux petit bout de papier... avec le numéro gribouillé dessus... c'était un bout de tapis magique, c'est pour ca, il s'est caché le temps que fonde mon impatience, et il est réapparu un moment plus tard...

mercredi 15 juin 2011

balade éclair

l'autre soir, je suis partie me ballader
purplegreens and oranges
une lumière extraordinaire
la boite de nuit à ciel ouvert
stroboscopique
et déchiré
l'orage à paris
j'avais la musique sur les oreilles
je faisais pas attention mais c'était pourtant évident
qu'arriveraient
pas longtemps après
les grosses gouttes
les badauds s'affolent
moi j'ai continué
jusqu'à être trempée
mais la bonne nouvelle
c'est que mon ipod a survécu
aux larmes célestes
mais pas mes écouteurs avec réducteur de bruit
qui maintenant ne réduisent plus aucun bruit du tout
alors tant pis
la prochaine fois
que je sortirai voir les éclairs
j'entendrai aussi le tonnerre
et je rentrerai avant la pluie?
pas sûr

vendredi 10 juin 2011

Bits of Leb 10 : on sera combien?

- Combien on sera?
- oh... je sais pas... ca dépend... on ne sera pas nombreux, tu sais, juste le petit comité...
- oui mais combien, approximativement?
pas que ce soit grave, c'est juste pour avoir une idée, de quoi apporter, comment m'habiller, etc. bon déjà avoir une idée en avance c'est complètement hors concept, mais on essaye, juste un peu parfois...
- je te dis on sera pas nombreux. Mais tu veux savoir? si tu insistes, attends, alors... un deux... trois, quatre... cinq... bon on sera peut être dix ou plus, peut être moins, mais je n'ai invité personne encore.
d'accord d'accord, je vois, la question ne sert à rien, je vais apporter ce que je veux et porter les chaussures que j'ai envie!

et aussi, and just so you know.: quand on dit ce sera casual, c'est pas vrai! it's always chic and pretty!!
de même avec: un maquillage trrèèèèèès naturel. Ca ne VEUT pas dire sans maquillage du tout. ca veut dire "viens comme tu te sens à l'aise"...  un maquillage réussi

xxx
:o)

c'était chouette tous tes pots de départ. Un seul départ, mais lequel! alors pour pas qu'on soit trop tristes, pour un peu s'habituer à l'inenvisageable, on en a fait plusieurs, tous différents à chaque fois, selon l'humeur, ca dépend... j'ai commencé en talons, j'ai fini en baskets...
ah..
mais j'y pense... maintenant il y a les pots d'arrivée. c'est bien.  
on sera combien... ca commence à quelle heure...

dimanche 5 juin 2011

des musiques comme un univers

des musiques comme un univers. Je mets le casque sur mes oreilles. Au grand dam de l'ORL, ca va vous abîmer les oreilles, au grand dam de l'étiquette, c'est pas poli de s'isoler, et au grand bonheur du monde autour, enfin elle se tait celle là, et surtout à mon grand bonheur à moi, car voilà
je marche avec la musique et
plus rien n'existe que cette musique que j'adore, dont je connais chaque note, j'attends chaque note et surtout les petites notes qui font tout le morceau, celles qu'on ne pense pas forcément à chanter, mais qui sont cruciales à l'identité musicale du morceau. Ces petites notes qui manquent dans une version live ou une version différente...
(Le do grave comme une maison dans sunday afternoon de Philippe El Hage, tout le morceau s'appuie dessus et elles sont toujours là, elle ne font jamais défaut, les basses comme les fondations de la maison, pour citer l'exemple le plus récent, mais on ne peut pas vraiment en ce cas parler de petite note, c'est plutôt une note maison)
J'écoute ma musique et tout va bien, parce que quoi qu'il se passe, les notes sont là, dans l'ordre qui m'enchante, qui m'emmène dans d'autres contrées, loin, loin et c'est tant mieux que ce soit si loin de la grisaille parisienne, des contrées qui me font sourire plus que ces gens qui sourient pas, qui marchent vite et oublient de regarder autour et de s'arrêter et de s'émerveiller et ca me rend dingue, ou des gens qui me manquent et ca me rend dinguissime aussi, si je le cite en dernier il faut en déduire que c'est ce qui compte le plus, comme d'habitude. Chaque note tisse un bout et un début de motif de mon tapis magique, celui qui vole et me ravit et me soulève si haut qu'il me finit par me faire sourire. Et là haut je retrouve le calme nécessaire, alors je ferme les yeux sauf quand je traverse il faut faire attention aux voitures, et je sens où c'est l'équilibre, plus ou moins haut selon les jours, et je reste un temps en équilibre dans ces contrées musicales, en équilibre sur mon tapis magique, les franges au vent.
Et puis mon ipod se fatigue, ou alors c'est juste trop de concentration de rester en équilibre, et mon tapis magique me repose, un peu plus loin, un peu plus rechargée, un peu plus sereine, le tapis magique se redissout en un souvenir de moment tranquille, il retourne dans son monde de tapis magique... je remercie vraiment certains musiciens pour le génie dont ils font preuve pour me changer les idées, quand je regarde le ciel gris, les gens qui marchent trop vite et qui bousculent sans crier gare et j'entends la pluie ou je sens le vent, parfois l'inverse, et le tic tic des ballerines sur le trottoir et je sens de plus en plus de vent et l'orage qui vient,
et je me dis,
allez, c'est pas si grave...