vendredi 13 avril 2012

Magicien des cartes IGN

Closure: le clown des montagnes
Je vais vous parler du magicien des cartes IGN, clown espiegle de son etat. Si j'en parle a l'imparfait, c'est que ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Mais je lui souris d'ici maintenant, un autre temps et une autre vie, un souvenir precieux pourtant. Et si d'habitude la galerie des portraits ne se melange pas au reste, je ferai une exception pour cet amoureux des montagnes.

Aujourd'hui je voudrais etre a la montagne dans les Alpes que j'aime tant mais que je delaisse un peu ces temps ci. S'il faisait beau je leverais le nez en plissant les yeux et je compterais les petits points de toutes les couleurs qui dessinent a dessein ou non de droles de motifs colores dans les airs (les parapentistes malgre tous leurs efforts ne volent pas comme des oiseaux mais sont un bien bel indicateur du temps qu'il fait) ! Et puis on joue a qui en voit le plus...
Vous me manquez tellement, jolies Alpes ...

Randonnees au dessus des nuages... Le saucisson trop chewy d'avoir eu si chaud pendant des jours, dans le sac a dos du randonneur malgre nos precautions incessantes... quand on se parle avec les yeux parce que le souffle se fait rare et surtout apres le raidillon qui mene au sommet, (allez un dernier petit effort et j'y suis presque, bientot la vue qui justifie des heures de suee sous le cagnard...) Silence suspendu entre deux souffles en attendant les autres qui vont raler parce que le chemin est trop pentu ou que le sac est trop lourd mais qu'en vrai c'est juste qu'ils auraient voulu etre la en premier pour voir les chamois... Qui font ce qu'ils veulent de toute facon... Ephemere recompense de celui qui a su monter sans trop de bruit, sans trop deranger la nature autourde lui... Quand je les regarde descendre et monter des inclinaisons a deux chiffre sans effort ils me font sourire, defi a la gravite, comme des plumes sur le vent, des poissons dans l'eau... Pfff et moi et mes grosses chaussures et toute essoufflee chaque pas une lutte... Ca rigole un chamois ? Ca profite des vues au moins ? Qu'ils sont beaux et loin de nous... Ppurtant si pres de nous en meme temps... Et puis les autres arrivent, reprennent leur souffle...

Il finit toujours par arriver, le moment que je redoute: repartir. Generalement ca vient de celui qui a concocte l'itineraire. Et c'est vrai que ca fait des semaines qu'il s'y attele, a la recherche du plus joli chemin possible, patiemment et genereusement, des qu'il a une minute, entre les cours de soutien scolaire donnes au voisin et les courgettes du jardin a arroser. La table du salon croulant sous les guides et les topos et les cartes IGN a moitie depliees... Tout ca pour partager ses Alpes avec nous autres pauvres petits parisiens, a moitie pour nous narguer goguenard et a moitie pour voir nos sourires beats et quiets, piquant du nez dans notre assiette apres une bonne journee ponctuee d'un indefectible "alors, vous en avez plein les mirettes?" Alors quand il dit qu'on y va, on y va. En regardant une derniere fois.
Et bientot la perspective d'une bonne soupe avec un jeu de cartes a l'arrivee nous console de laisser derriere nous ce panorama que nous savons unique et magnifique.  Alors on redescend, faut pas trop tarder si on veut arriver pas trop tard... Les chamois nous narguent regulierement. C'est les memes que tout a l'heure ? Mais a quelle vitesse vont-ils donc ?! Je sais que c'est la fin de la randonnee quand le magicien des cartes soupire, d'un air triste, "ah quand meme, on est bien a la montagne, au dessus des nuages... Faut vraiment qu'on redescende Et qu'on rentre ? On peut pas rester ici, loin des gens et prets de la nature ?" On se regarde, tous. Des panoramas des tartes aux myrtilles et des parties de cartes et des rigolades plein la tete. Nous planons encore un peu, notre repartie est repartie sur le sommet je crois. Ca le console, c'est ce qu'il voulait, partager ses montagnes. Je ne l'ai jamais vu plus heureux et paisible qu'arrive au refuge apres une belle journee de marche et qu'il savait qu'il nous avait ravis et surpris par son itineraire.

Je lui souris de loin, et je le remercie, des annees plus tard et a son insu, ô magicien des cartes, clown au regard espiegle s'il en est. Je dois retourner aux parisiens, si aimables et qui detestent raler. (Ca fait tout le succes de mon ipod). Mais en vrai la maintenant je suis a la montagne avec les chamois. Alors je fais pas trop de bruit, pour m'approcher un peu sans les effrayer, avant qu'ils n'arrivent, les autres, que j'attendais, au fond...

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