Garder la ligne m'a paru tout aussi sportif que de courir le marathon.
J'ai été invitée à déjeûner. Quand je dis déjeûner, ca ne veut pas dire déjeûner. Ca veut dire passer la journée à déjeûner!
En Europe, comme le disait très justement un ami, il y a la notion de portion. On prévoit quatre invités, on aura quatre invité, on prévoit quatre portions et les quatre portions seront mangées jusqu'au bout. Mais ici non, c'est pas comme ca le concept.
Déjà, on ne prévoit pas quatre invités. On se prépare à recevoir. Ca peut être quatre cinq huit, ce n'est pas vraiment la question, la question c'est qu'on recoit et qu'il faut être prêt. J'aurais adoré assister à la préparation, mais j'ai été invitée, alors de même qu'il n'a pas été question que je lève un petit doigt pour aider après, il n'a pas été question non plus que j'aide avant. Le concept de portion est étranger. La bonne quantité c'est très exactement: trop! Trop-beaucoup de différents mets, trop-beaucoup en termes de quantité... Est-ce qu'on aura quatre invités? personne n'en sait rien, peut être on va rencontrer un ami qu'on a pas vu depuis longtemps, pas question de le laisser tout seul, on l'embarque et puis d'ailleurs ca tombe bien, parce que c'est un bon ami du grand père de la voisine, tiens le monde est tout petit quand même, c'est amusant...et puis plus tard quand l'occasion se présentera, on dira à la voisine, tu sais pas qui est venu déjeûner l'autre jour... rapport complet sur le déjeûner et l'invité en question, alors on se tient à carreau pour ne faire rougir personne... alors voilà, la notion de portion passe à la trappe.
Pourquoi j'ai dit que c'était sportif de garder la ligne? je vais vous expliquer.
C'est que déjà, ca fait quatre jours qu'on prépare, alors tout est vraiment, vraiment, vraiment très trop bon!! alors c'est difficile de résister. Mais ca n'est pas tout. Dès que l'assiette aurait tendance à se vider, la grand mère qui veille au grain, et qui regarde aussi si les invités se régalent, dit : "oh la la tu ne manges rien, ca ne te plait pas ce que j'ai cuisiné? tu n'as pas faim tu es triste?" on proteste, en vain, parce que c'est bon certes, mais aussi parce que toute protestation est vaine, la seule facon c'est de se laisser resservir... j'ai remarqué que chouey et ktir veulent dire la même chose dans ces cas là, "un peu" n'est pas une quantité acceptable...
et puis on mange un peu plus lentement... et avec un grand sourire! Alors après cinq plats délicieux savourés de plus en plus lentement, on se dit, c'était très bon mais je n'ai plus faim maintenant, bientôt ca va être le café pour digérer... mais ca n'est pas ca le concept.
On apporte des plats. Quand on a fini d'apporter les plats, on apporte d'autres plats. Et quand on a fini d'apporter d'autres plats, on apporte encore d'autres plats. De très grands plats, très pleins. Chacun prend son bout de pain et se sert du plat sans mettre les doigts ni d'ailleurs ses microbes puisque le pain a été déchiré. Toute une technique pour déchirer la bonne quantité de pain et le plier pour faire une pelle robuste mais pas trop épaisse. Je suis encore en cours d'apprentissage.
Alors on se dit: bon après tout ca, on va aller faire une petite ballade.
Euh...Tu veux aller te ballader en voiture? on marche pas tres souvent en fait, pourquoi tu veux marcher ca sert à quoi. Tu veux aller prendre une glace quelque part? ou un chocolat mou? GOGO GADGET la place dans l'estomac..
Et pourtant.
C'est agréable. On s'habitue à manger tous ensemble, lentement, calmement, des mêmes plats jamais à la même heure. C'est génial de partager les plats comme ca. C'est vrai que du coup on n'a aucune idée combien on a mangé. On apprend à s'écouter, est ce que j'ai encore faim, ou non ? Ca m'a fait très bizarre une fois revenue d'aller au restaurant et chacun commande son plat, une assiette toute prête, j'ai trouvé que c'était un peu triste. Elle m'a manqué, la grand mère qui veille comme sur son honneur à ce que tout le monde ait trop mangé et se soit régalé...
J'ai été invitée à déjeûner. Quand je dis déjeûner, ca ne veut pas dire déjeûner. Ca veut dire passer la journée à déjeûner!
En Europe, comme le disait très justement un ami, il y a la notion de portion. On prévoit quatre invités, on aura quatre invité, on prévoit quatre portions et les quatre portions seront mangées jusqu'au bout. Mais ici non, c'est pas comme ca le concept.
Déjà, on ne prévoit pas quatre invités. On se prépare à recevoir. Ca peut être quatre cinq huit, ce n'est pas vraiment la question, la question c'est qu'on recoit et qu'il faut être prêt. J'aurais adoré assister à la préparation, mais j'ai été invitée, alors de même qu'il n'a pas été question que je lève un petit doigt pour aider après, il n'a pas été question non plus que j'aide avant. Le concept de portion est étranger. La bonne quantité c'est très exactement: trop! Trop-beaucoup de différents mets, trop-beaucoup en termes de quantité... Est-ce qu'on aura quatre invités? personne n'en sait rien, peut être on va rencontrer un ami qu'on a pas vu depuis longtemps, pas question de le laisser tout seul, on l'embarque et puis d'ailleurs ca tombe bien, parce que c'est un bon ami du grand père de la voisine, tiens le monde est tout petit quand même, c'est amusant...et puis plus tard quand l'occasion se présentera, on dira à la voisine, tu sais pas qui est venu déjeûner l'autre jour... rapport complet sur le déjeûner et l'invité en question, alors on se tient à carreau pour ne faire rougir personne... alors voilà, la notion de portion passe à la trappe.
Pourquoi j'ai dit que c'était sportif de garder la ligne? je vais vous expliquer.
C'est que déjà, ca fait quatre jours qu'on prépare, alors tout est vraiment, vraiment, vraiment très trop bon!! alors c'est difficile de résister. Mais ca n'est pas tout. Dès que l'assiette aurait tendance à se vider, la grand mère qui veille au grain, et qui regarde aussi si les invités se régalent, dit : "oh la la tu ne manges rien, ca ne te plait pas ce que j'ai cuisiné? tu n'as pas faim tu es triste?" on proteste, en vain, parce que c'est bon certes, mais aussi parce que toute protestation est vaine, la seule facon c'est de se laisser resservir... j'ai remarqué que chouey et ktir veulent dire la même chose dans ces cas là, "un peu" n'est pas une quantité acceptable...
et puis on mange un peu plus lentement... et avec un grand sourire! Alors après cinq plats délicieux savourés de plus en plus lentement, on se dit, c'était très bon mais je n'ai plus faim maintenant, bientôt ca va être le café pour digérer... mais ca n'est pas ca le concept.
On apporte des plats. Quand on a fini d'apporter les plats, on apporte d'autres plats. Et quand on a fini d'apporter d'autres plats, on apporte encore d'autres plats. De très grands plats, très pleins. Chacun prend son bout de pain et se sert du plat sans mettre les doigts ni d'ailleurs ses microbes puisque le pain a été déchiré. Toute une technique pour déchirer la bonne quantité de pain et le plier pour faire une pelle robuste mais pas trop épaisse. Je suis encore en cours d'apprentissage.
Alors on se dit: bon après tout ca, on va aller faire une petite ballade.
Euh...Tu veux aller te ballader en voiture? on marche pas tres souvent en fait, pourquoi tu veux marcher ca sert à quoi. Tu veux aller prendre une glace quelque part? ou un chocolat mou? GOGO GADGET la place dans l'estomac..
Et pourtant.
C'est agréable. On s'habitue à manger tous ensemble, lentement, calmement, des mêmes plats jamais à la même heure. C'est génial de partager les plats comme ca. C'est vrai que du coup on n'a aucune idée combien on a mangé. On apprend à s'écouter, est ce que j'ai encore faim, ou non ? Ca m'a fait très bizarre une fois revenue d'aller au restaurant et chacun commande son plat, une assiette toute prête, j'ai trouvé que c'était un peu triste. Elle m'a manqué, la grand mère qui veille comme sur son honneur à ce que tout le monde ait trop mangé et se soit régalé...
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