Italiques (à quoi tu penses)

Après une belle journée de printemps, ensoleillée dans tous les sens du terme, j'allais prendre le train, un peu triste certes mais nous nous reverrions le vendredi prochain... Nous descendions les marches en sortant de la cour carrée du Louvre, en face de la pyramide.

Une journée pendant laquelle les moments (une folle journée, quelle cadence! j'en souris encore, chaque moment pourtant parfait et plein) nous ont traversé lui et moi de la même façon, nous avons été heureux, dansé pieds nus sur la même terre sur une musique des sphères que nous étions les seuls à entendre...
nous avons ressenti ensemble.
Je sais encore très exactement ce que nous fîmes ce jour, mais pour l'instant j'ai envie de laisser ces souvenirs au chaud là ou ils sont.

Et en sortant de la cour carrée, donc, ça m'a traversé l'esprit, j'ai senti:

"Vous vous aimez, mais vous ne le savez pas encore, parce que votre conception du temps est dans l'instant et pas encore dans la continuité"

C'est comme si ces mots venaient des confins de l'univers.
Ils venaient de tellement loin et de tellement près.
J'ai dû faire une drôle de tête.
"Chou tu penses à quoi?"

"Je... euh..."
Je ne sais plus comment je lui ai pas-répondu.