samedi 24 septembre 2011

un samedi matin parisien

Dix heures du matin samedi, devant le pub irlandais, et porter un habit bleu, voilà c'était ça les consignes.

Alors j'ai retrouvé mes amis dans un pub tout sombre, on a eu l'embarras du choix pour la table, on s'est assis, et ça n'a pas tardé. Ça a commencé à se remplir, petit à petit. On a tous voulu commander, pour moi un chocolat chaud de petit déjeûner, pour les autres déjà une guiness. Ça parait surprenant, et en effet, je ne sais pas comment ils font, mais les circonstances s'y prêtaient. Les tenants du bar n'ont d'ailleurs pas tardé à dérouler les grands écrans blancs. Donc ceux qui étaient mal placés se sont mis plus en face, moins loin, moins de côté, plus au milieu du chemin, dans un brouhaha et une cohue, les serveurs ont du adorer, surtout qu'à ce stade c'était déjà assez plein pour que chaque déplacement relève du zig zag avancé.
En attendant le début pour passer le temps et les nerfs, nous avons spéculé sur les enjeux, la stratégie, pourquoi c'était important et puis aussi pourquoi ça ne l'était pas tellement non plus. Puis il y eu les pubs et les débats entre amis pour connaître la valeur d'un spot à cette heure là.
Et puis ça a commencé.

Hélas!
Les bleus ont quand même perdu le match de rugby contre les All blacks. Malgré tous nos efforts!!
C'est pas faute pourtant d'avoir été vêtus de bleu.
C'est pas faute d'avoir méticuleusement englouti le brunch exceptionnellement protéiné et gras, des saucisses de toutes les couleurs, des boudins de toutes les couleurs, et des légumes quand même, des patates complètement frites et plus salées que la mer morte... Je crois qu'en fait nous mangions pour les joueurs!!
C'est pas faute d'avoir sanctionné chaque décision de l'arbitre (qu'elles fussent justes ou injustes n'a pas été le soucis principal) par un soulèvement général et par des poussées de jurons des membres les plus actifs de l'auditoire
C'est pas faute non plus d'avoir réveillé toute la rue qui essayait peut-être de profiter d'une grasse mat de weekend par les hurlements bien trop aigus à chaque fois que les joueurs de notre camp s'approchaient des deux gros poteaux au bout du terrain
Et ce n'est pas faute, pour finir, d'avoir applaudi aussi les buts des autres joueurs, par esprit de camaraderie fair-play certes, et puis aussi par ignorance aussi des règles du jeu pour un certain nombre d'entre nous.

Est-ce que j'y retourne la semaine prochaine? J'hésite encore.
C'est vrai que ca a un côté fascinant de voir que des gens continuent de courir après le ballon alors que tous les joueurs de l'autre équipe semblent leur tomber dessus comme une pluie de grêlons dès qu'ils s'en approchent, et je me dis quand même ca doit être un peu douloureux  parce qu'ils ont tous un gabarit d'armoire à glace, dans le genre costaud et que quand on les regarde de près, ils n'ont pas l'air commode, même ils tirent la langue au début quand ils dansent. Parfois le ballon disparait sous un tas de bras et jambes emmêlés et il réapparait complètement de l'autre côté et c'est émerveillant.
Sans doute ça le serait moins si je comprenais un peu mieux les règles. Sans doute je pourrais me renseigner, mais devant le match ne paraissait pas un lieu propice à la question.
Et puis le chocolat chaud n'était pas très crémeux. Mon lait avait moins de mousse que la guiness de mes voisins...
En même temps, l'expérience était galvanisante et il y avait plus d'ambiance que dans un salon de thé. Et ça, c'était chouette. A la fin du match, tout le monde s'est serré la main, parce que nous avions tous vécu un moment ensemble, avant de retourner au ciel bleu d'un weekend qui ne faisait que commencer. Et ça, c'était vraiment chouette aussi.

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